dimanche 11 novembre 2012

On A Train To Paris





5h20 de train. Elle sommeille à grande vitesse.
Tranquille, personne, elle prend ses aises.

Tout roule, même le TGV (et c'est une chance...!)

Arrêt : Bordeaux. Un jeune garçon entre et s'installe à côté.

Il la fait rire avec sa guitare, elle gène le passage et il ne sait pas où la mettre.
Départ. Le bip annonce l'imminent claquement des portes.
Elle se recroqueville hâtivement et regarde le paysage.
C'est beau les arbres.
Son voisin la bouscule du coude.
Elle s'ennuie rapidement.
Elle prend son bouquin mais n'a aucune envie de lire.
Des mélodies dans les oreilles, elle fouille dans ses affaires et trouve un crayon.
Elle se dit que dessiner ferait passer le temps. Sauf qu'elle n'a rien sur quoi crayonner.
Elle reprend son livre et trouve une page blanche sur laquelle elle laisse son imagination aller.
Elle commence par une sorte de point d'interrogation, puis autour, une forme à épines arrondies. A côté, elle dessine deux autres formes allongées.
Qui sait ce que tout ça va donner.
Le train la bascule et son bic glisse sur les genoux de son camarade de siège. Il le lui rend avec un sourire.
Elle fait une pause, le temps que le train arrête un peu de stresser.
Elle voyage à nouveau dans ses pensées.
En regardant par la vitre, et à cause des reflets, elle croise le regard du jeune homme d'en face, deux rangs devant. C'est très furtif, il y a comme une gène.
Mais elle ne peut pas s'empêcher d'y retourner. D'autant plus que le garçon aux
yeux verts est plutôt joli.
Elle s'aperçoit qu'il fait la même chose.

Elle reprend son crayon, tourne un peu le livre et dessine deux autres formes plus bas, quelques rayures et tiens! On dirait des feuilles..
Puis elle s'attaque aux pétales.
Cette fois ci, le croquis prend forme : une fleur apparait , aussi étrange soit-elle.
Lorsque ses yeux le croisent, elle se défile précipitamment. Il fait de même.
Mais le jeu des regards continue
plus longuement, plus intensément.
Ça les fait sourire alternativement.

Elle dessine la tige. Finalement, elle ne rajoute rien de plus.
Ça ne conviendrait pas. La simplicité est parfois préférable.
Tout est pratiquement
fini.
Le voyage, le dessin, les sourires...
Stop.Presque tout le monde se lève, on dirait qu'ils ont peur de rester coincé.
Elle prend son temps, lui aussi.
Le train quasiment vide, il se lève, elle se met sur la pointe des pieds pour attraper son sac.
Le dessin fini, elle range le livre.
Il s'en va, il se retourne.
Et une dernière fois leurs yeux se croisent dans un sourire triste et magnifique à la fois.


I Monster - "Heaven

Grizzly Bear - "A Good Place"
The Stranglers - "Always The Sun"
Husky Rescue - "Summertime Cowboy" ♪ ♫

C'est incroyable ce qu'une vitre peut faire.Agréable moment, jolie source d'inspiration (:

1 commentaire:

  1. Je te parcour, Mano Solo dans les oreilles, magnifique fleur sur un livre, un reflet de pensée furtive comme un regard sur une vitre ....

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